Glisse Libre est un projet artistique impliquant design et nautisme. Il trouve ses origines dans la collecte de plans DIY (Do It Yourself – Fais le toi-même) de prototypes d’objets de glisse mis au point par des makers (faiseurs, bricoleurs) manifestant un désir de connexion à l’élément marin par le jeu, à des époques durant lesquelles les usages du littoral occidental mutent (loisirs nautiques, années 30, années 60).
Ces objets ont suscité en moi un vif intérêt par les formes incongrues qu’ils déploient en regard de ce que l’on voit dans les vagues et sur les plages aujourd’hui. Je me suis alors mis à fabriquer quelques répliques afin d’en explorer les potentiels.
Si ces objets présentent autant de qualités que de défauts qui ne demandent qu’à être retravaillés pour proposer des versions contemporaines inédites, c’est son expérimentation au sein de différentes expériences professionnelles qui m’a démontré son potentiel.
En effet Glisse Libre c’est avant tout la diffusion des valeurs positives des cultures de la glisse et du mouvement du design libre. Il s’agit de produire et transmettre du savoir avec différents publics : adultes, jeunes, publics fragiles afin de faire émerger des temps de rencontre par une démarche artistique s’appuyant sur des champs d’expression multiples : sport, bricolage, histoire, cultures numériques, etc.
Genèse
À l’été 2016, Atlantica Editions publie «Terre des vagues - Une
anthologie de la vague et de ses littératures» par Hervé Manificat. C’est dans mon habitude à veiller la publication d’ouvrages liés à la glisse que je
découvre ce livre puis que je me le procure. Le livre compile des textes issus de
différents auteurs, à différentes époques et dans différentes localités, à l’échelle de la planète. Ils ont parfois en commun de suspecter des usages récréatifs de la
vague là où on ne s’y attend pas.
Sur les 900 pages de l’ouvrage, il y eut une section qui retint particulièrement mon attention : «Pays basque nord. Je bricole dans les vagues». On y rouve notamment des extraits de deux articles tirés de magazines de bricolage parus aux deux premiers tiers du XXème siècle :
•«Si vous allez cet été au bord de la mer construisez donc un aquaplane» de Charles Hanot dans Les travaux de l’amateur revue illustrée pour les bricoleurs, n°105, p.165-167, 1932.
•«La construction d’un surf pour débutant» d’André Picard dans «Système D, la revue des bricoleurs», p.677, mai 1968.
Ces articles dépeignent la construction d’engins de glisse aquatiques expérimentaux en bois, à des époques où le rapport des français à l’égard de leur espace côtier change radicalement. En effet, les congés payés voient le jour dans les années 30 puis le tourisme de masse dans les années 60. Glisse, travail du bois, do it yourself, dimension sociale, empirisme, singularité formelle des objets, association de deux contre-cultures, etc ; ces articles m’évoquent alors un cocktail de notions liées à mes recherches en design et je ne tarde pas à m’en procurer des copies en contactant Système D, et sur la bibliothèque numérique de la BNF.
Je me lance alors début 2017 dans la réalisation à l’identique de ces objets que je teste lors d’une résidence de création à Bordeaux, à Darwin, l’écosystème de la caserne Niel. Je les présente au public lors de ma première exposition personnelle et ils retiennent l’attention de Gibus De Soultrait, rédacteur en chef de l’édition française de Surfer’s Journal (publication pour laquelle Hervé Manificat réalise des travaux de rédaction et de traduction) et qui n’est pas pour rien dans la naissance du projet «Terre des vagues». Ce dernier m’apprend ainsi que Gérard Decoster, collectionneur d’objets de la surfculture (et designer graphique du projet «Terre des vagues») s’est aussi lancé dans la réalisation de répliques de ces curieux objets de glisse. Gibus nous met tous en contact et Hervé me fournit une impressionnante documentation décrivant d’autres designs étonnants d’engins de glisse expérimentaux conçus par des bricoleurs et diffusés dans la presse DIY.
Je vois alors dans tous ces liens et contenus une richesse immense à questionner par un projet de recherche en design que je nomme alors Glisse Libre en référence à la culture maker et à ce sentiment que procurent particulièrement les pratiques de la glisse.
Sur les 900 pages de l’ouvrage, il y eut une section qui retint particulièrement mon attention : «Pays basque nord. Je bricole dans les vagues». On y rouve notamment des extraits de deux articles tirés de magazines de bricolage parus aux deux premiers tiers du XXème siècle :
•«Si vous allez cet été au bord de la mer construisez donc un aquaplane» de Charles Hanot dans Les travaux de l’amateur revue illustrée pour les bricoleurs, n°105, p.165-167, 1932.
•«La construction d’un surf pour débutant» d’André Picard dans «Système D, la revue des bricoleurs», p.677, mai 1968.
Ces articles dépeignent la construction d’engins de glisse aquatiques expérimentaux en bois, à des époques où le rapport des français à l’égard de leur espace côtier change radicalement. En effet, les congés payés voient le jour dans les années 30 puis le tourisme de masse dans les années 60. Glisse, travail du bois, do it yourself, dimension sociale, empirisme, singularité formelle des objets, association de deux contre-cultures, etc ; ces articles m’évoquent alors un cocktail de notions liées à mes recherches en design et je ne tarde pas à m’en procurer des copies en contactant Système D, et sur la bibliothèque numérique de la BNF.
Je me lance alors début 2017 dans la réalisation à l’identique de ces objets que je teste lors d’une résidence de création à Bordeaux, à Darwin, l’écosystème de la caserne Niel. Je les présente au public lors de ma première exposition personnelle et ils retiennent l’attention de Gibus De Soultrait, rédacteur en chef de l’édition française de Surfer’s Journal (publication pour laquelle Hervé Manificat réalise des travaux de rédaction et de traduction) et qui n’est pas pour rien dans la naissance du projet «Terre des vagues». Ce dernier m’apprend ainsi que Gérard Decoster, collectionneur d’objets de la surfculture (et designer graphique du projet «Terre des vagues») s’est aussi lancé dans la réalisation de répliques de ces curieux objets de glisse. Gibus nous met tous en contact et Hervé me fournit une impressionnante documentation décrivant d’autres designs étonnants d’engins de glisse expérimentaux conçus par des bricoleurs et diffusés dans la presse DIY.
Je vois alors dans tous ces liens et contenus une richesse immense à questionner par un projet de recherche en design que je nomme alors Glisse Libre en référence à la culture maker et à ce sentiment que procurent particulièrement les pratiques de la glisse.
